Rencontre avec des éléphants dans la jungle thailandaise et arrivée à Mandalay, au centre du Myanmar

Après un long retour en bus, petite journée à Bangkok pour récupérer nos visas pour le Myanmar à l'ambassade, et jouer avec les lézards géants.

Puis petit train de nuit confortable direction Chiang Mai, dans le nord de la Thailande.

Chiang Mai est la grande ville du nord du pays. C'est beaucoup plus calme et joli que Bangkok qu'on a quitté très vite. Un centre historique en forme de carré est entouré de douves, et rempli de temples.

Nous logeons dans la vieille ville près de la porte sud dans une chouette petite auberge.

En 5mn à pied on se retrouve au marché de nuit, où on mange un très bon (et gras) rotti: des petits pains indiens fourrés à n'importe quoi.

On passe ensuite boire une petite bière avec des amis rencontrés une semaine plus tôt, dont un habite à Mesquer (le monde est vraiment petit!).

Le lendemain, on part dans le nord de Chiang Mai visiter la jungle. A partir de la vallée, on traverse une réserve d'éléphant. Ici, ils sont en semi-liberté: pas de chaines au pied, ni de possibilité de leur monter dessus. Les nacelles utilisées par les touristes leur défonce le dos.

Camille, l'amie des éléphants

Chaque éléphant à un Mahout unique: un "guide" qui leur monte dessus sans nacelle pour les diriger pour qu'ils ne fassent pas n'importe quoi. Les éléphants ne peuvent pas être guidés par un autre Mahout car leur excellente mémoire leur permet de reconnaitre la personne et sa voix.

Certains Mahouts peuvent par contre contrôler deux éléphants, mais ils doivent faire attention à ne pas les rendre jaloux entres eux.

Les éléphants d'Afrique ont tous des défenses, mais chez ceux d'Asie seuls les mâles en ont. Les femelles qu'on a vu dans cette réserve avaient quand même des petites dents. Ils passent seulement 4h par jour à dormir, et le reste du temps à manger ou presque (200 kilos de fruits en moyenne par jour).

Puis c'est l'heure de la douche! Ils sont lavés avec de la canne à sucre écrasée. Leur peau est tellement épaisse qu'on dirait un pneu en la touchant!

un éléphant dans mon jardin

On sort de la vallée vers les montagnes sous un bon 35 degrés au soleil. Nous sommes un petit groupe de 13 personnes, guidés par Panukon.

notre guide

Petite pause fraicheur pour observer les chauves-souris.

En fin de journée, nous arrivons dans un village de 20 familles au sommet d'une des montagnes pour y passer la nuit. Les villageois s'éclairent à l'énergie solaire et nous accueillent dans une grande hutte en bambou.

On fini cette belle journée par une petite soirée au coin du feu avec les locaux.

Le lendemain, on lève le camp sous un grand soleil. On n'a malheureusement pas eu la chance de rencontrer le chef du village, il était dans une autre vallée à cause d'un décès.

Le chemin passe entre les cultures et les champs d'orangers.

Notre guide frabrique une sarbacane en bambou pour tirer sur les chiens errants qui nous suivent

Après avoir traversé plusieurs petits villages, on arrive à une cascade pour se rafraichir.

Puis le reste du groupe redescend dans la vallée, on reste tous les deux avec Panukon pour une nouvelle étape. Il est très ouvert et parle très bien anglais.

Il est venu à Chiang Mai pour le travail, originaire d'une ville plus petite encore plus au nord. Passionné par la montagne, il nous explique que son rêve est de venir en Europe pour voir la neige. Peu de chance en effet d'en voir ici, la Thailande est sur la même latitude que le Soudan... Il passe des heures à nous expliquer ses multiples blessures (accident de moto, brulure à l'eau bouillante, paralysie du bras gauche, perte momentanée de la vue, opération des deux jambes, etc.).

On rigole bien et l'après-midi passe très vite. On arrive chez une famille isolée sur une autre montagne. Ce sont des birmans qui ont franchi la frontière illégalement pour trouver du travail. Sauf que sans papiers, ils sont obligés de rester cachés ici.

Des grains de café, qui pousse à peu près partout

On décide de se faire un petit thé traditionnel. Après avoir essayé d'allumer un feu à la mode manuelle (qui fut un bel échec), le fils de la famille arrive avec un briquet et on traverse la rivière en peu plus bas.

La famille vient ici pour cuisinier. Ils utilisent des bambous pour cuire leurs aliments dedans. On se rend bien compte que ça cuit nettement moins vite que dans une casserole à chaleur diffuse, notre petit thé met déjà presque une demi heure avant d'être prêt. Comme le café, le thé pousse n'importe ou et toute l'année, il n'y a qu'à aller se servir dans la forêt!

notre théière dernier cri

Le soir, un autre groupe moins nombreux nous rejoint. Cette fois-ci c'est soirée à la bougie. Ce soir, c'est la super-lune: l'élipse lunaire est aussi proche de la Terre seulement tous les 14 mois!

Oui je n'ai pas de pied d'appareil photo, mais c'est fait exprès c'est un flou artistique.

Nouvelle matinée de marche, le reste du groupe repart dans une autre direction et on se retrouve encore tous les trois!

Cette fois, on traverse des villages dans une vallée. Les habitants mangent parfois des tarentules, et on en trouve une dans un mur qui n'a pas encore été trouvée! Elle fait la taille d'une petite main.

Coucou

Puis on redescend vers la rivière, pour une petite heure de radeau. Un moment très calme, parfait pour finir plusieurs jours de randonnée!

Puis on retourne un peu fatigués passer une dernière nuit à Chiang Mai.

Le jour suivant, glandouille à Chiang Mai avant de prendre l'avion pour Mandalay en Birmanie. Cette fois-ci, on a choisi de prendre l'avion pour ne pas avoir à passer les frontières terrestres pas sûres, voir carrément dangereuses. Et puis ça fait plusieurs mois qu'on est dans les bus de nuit alors joker pour cette fois!

Le Myanmar (ou anciennement Birmanie) est un pays très jeune, encore peu ouvert au tourisme. Les premières élections populaires ont eu lieu seulement en 2015! Le pays est dans le même état que la Thailande il y a une trentaine d'années. On remarque plusieurs trucs bizarres dès notre arrivée. Outre leur monnaie dont la conversion n'est pas facile à calculer (1 euros vaut environ 1450 kyats), ils roulent à droite mais avec des voitures dont le volant est également à droite! Ils ont aussi inventé le demi-décalage horaire, soit une demi-heure de décalage avec la Thailande par exemple.

La ville de Mandalay est très riche culturellement, et est à proximité des anciennes cités des rois. Cette ville était d'ailleurs la dernière capitale royale à la fin des années 1800. Le premier jour on part en scooter avec Cho Hué, une nouvelle amie venant de Singapour rencontrée à l'auberge.

On part vers le sud, visiter le temple de Mahamuni. C'est le temple le plus imposant de la ville, mais nous sommes les seuls touristes. Les locaux nous regardent avec curiosité et nous prennent en photo genre "qu'est-ce qu'ils font là? ils se sont perdus?".

Le bouddha à l'intérieur du temple est décorés de feuilles d'or. Ils en rajoutent continuellement si bien que le bazar fait plusieurs kilos de plus que lorsqu'il a été mis là! Chaque matin à 4h, son visage est lavé, et toute la journée des feuilles d'or lui sont ajoutées. C'est le bouddha le plus important du pays, et toute cette cérémonie est retransmise en direct à la télé! Beaucoup de gens viennent y assister et restent devant pour méditer.

la télé retransmet en direct ce qu'il se passe juste derrière

Les temples importants sont comme des petites villes. Les gens y mangent, y dorment, et plusieurs "rues commerçantes" mènent au centre. On peut y acheter pleins d'objets religieux: gongs, bouddha, fleurs, encens, etc.

Dans une petite annexe, les gens se pressent de venir rincer sept petites représentations de bouddha. Chacune correspond à un jour de la semaine, et chacun doit laver le bouddha qui correspond à son jour de naissance pour se porter chance.

En poursuivant notre route vers le sud, on franchit la rivière pour arriver à l'ancienne cité de Sagaing. De très nombreuses pagodes se trouvent autour d'une colline. On retrouve un peu ce qu'on avait vu depuis l'avion. Dans chaque village, à la place d'une église chez nous, on trouve une grande pagode blanche ou dorée.

Au sommet de la colline, le temple de Soon U Pon Nya domine tous les autres. Les lieux de cultes sont couverts de carrelages multicolores, où il est obligatoire de circuler pieds nus.

toi donner argent à grosse grenouille

Les birmans s'étalent une sorte de crème jaune/blanche. C'est bon pour les rides, pour hydrater la peau, contre l'acné, etc. Tous le monde a ça étalé sur le visage.

En redescendant, on se met tous les trois à la recherche de la grotte de Tilawkaguru. Après avoir tourné une bonne demi-heure, on trouve enfin l'entrée cachée entre deux ruelles. Pas de gardien, seulement une quinzaine de moines qui jouent au foot.

La grille pour entrer dans la grotte est fermée par un cadenas. Le chef des moines nous dit qu'on doit trouver la clef pour pouvoir visiter la grotte...

Il nous dit qu'on peut trouver le gardien de la clef en descendant une ruelle. On se gare donc sur son bon conseil au milieu d'une décharge et on descend la rue en question. Arrivés au bout, pas de gardien, ni temple ni rien, juste une route passante. On se dit qu'on trouvera la clef plus tard...

On se dirige donc vers la pagode de Shin Pin Nan Kain pour trouver de l'info. On croyait l'endroit désert, mais une petite mémé sort d'on ne sait où et nous dit de faire le tour du pâté de maisons. On la voit cracher sur un serpent qui passe, donc on décide de lui obéir...

Encore une fois absolument personne sauf un moine et un chiot, alors que l'endroit est indiqué sur toutes les cartes touristiques.

Puis on décide d'aller manger faire le point sur nos recherches de la clef. En discutant autour de nous, on apprend qu'on peut avoir des infos sur la clef au musée du bouddha! On fonce en scooter vers le musée, mais arrivés sur place on ne trouve que deux ou trois petites boutiques et 4 ou 5 personnes en train de réparer un moteur de tracteur. En discutant avec eux, on se rend compte que notre carte est fausse... le musée n'est pas du tout à cet endroit, il est même apparemment de l'autre côté de la ville!

Un birman me dit qu'il monte avec moi, sans trop savoir où est le musée non plus mais comme ça il pourra faire interprète pour demander aux passants. On part donc à deux avec Jean-Jacques à l'arrière qui hurle: GAUCHE! DROITE! TOUT DROIT! STOP! BOURRE! MERDE! FONCE! On trouve le musée au bout de 20 minutes et je retourne déposer notre ami (mort de rire) et récupérer les deux filles.

On repart tous les trois mais Cho Hué tombe en scooter pour la deuxième fois de la journée. Cette fois-ci elle s'ouvre un peu la jambe, Camille manque de tomber dans les pommes. Une BELLE équipe. Je lui fait donc un beau pansement avec mes chaussettes et on est repartis.

On arrive enfin au musée. Pour trouver la clef, on nous donne un numéro de téléphone qu'il faut appeler pour trouver le gardien...

On dit qu'on a pas de téléphone, et donc une femme appelle le numéro pour nous. On ne comprend rien à la discussion mais elle fini par dire: "c'est bon retournez à la grotte".

On retourne à la grotte. Les moines sont partis et à la place un homme en toge traditionnelle est assis sur un muret. On lui demande "avez-vous la saloperie de clef bon dieu de chiendent?" il répond "OUI mes enfants JE L'AI!!!!!"

On rentre enfin dans la grotte.

A l'intérieur, plusieurs pièces se succèdent. C'est un monastère plus ou moins fermé qui contient les peintures murales les mieux conservées du pays. Elles datent des années 1600 et racontent la vie de bouddha et ses enseignements.

La grotte est très bien conservée. Vu comment c'est chiant pour y rentrer c'est pas très étonnant.

Après tous ça, on n'a plus le temps d'aller à la deuxième ville royale Inwa. On retourne vers Mandalay en s'arrêtant au U-Bein bridge pour le coucher du soleil. Actuellement, le pont fait environ 4 mètres de haut et surplombe des champs. Après les moussons, l'eau touche voir dépasse le plancher du pont.

Le pont est un lieu de vie en lui-même: marché, restaurant, pause sieste, etc.

des paniers en pépins de pastèque!

On reste pour le coucher du soleil, malheureusement un peu nuageux, puis on retourne en ville manger un bout au marché de nuit.

Le jour suivant, on part cette fois à deux en vélo pour explorer les petits quartiers.

On visite plusieurs temples sur le chemin. Comme à chaque fois temples magnifiques et aucun autre touriste dans le coin.

On n'a pas encore parlé de l'écriture. C'est peut-être à la fois la plus belle et la plus illisible qu'on ait vu en Asie. On voit juste que ce n'est pas du gribouillage aléatoire et que ça fait une phrase mais c'est tout.

Et comme la plupart des panneaux sont en birman...

"salut cousin, viens donc par là on se fait un tennis de table"

Heureusement, la ville est construite de façon très symétrique: les rues sont toutes droites et parallèles les unes aux autres. Les noms des rues sont simplement des numéros, qui sont indiqués dans notre alphabet à chaque coin, ouf!

Petite pause bien méritée, autour d'un jus sur le toit d'un hôtel.

Après un repas dans un restaurant populaire où on nous a encore pris pour des extraterrestres, on se dirige vers la colline de Mandalay. On longe en vélo le palais royal, avant d'arriver aux temples qui se trouvent au pied de la colline.

Chacune des petites pagodes blanches renferme une plaque de pierre avec un enseignement de bouddha gravé

Ensuite, on attaque la montée de la colline qui dure une grosse demi-heure.

Le sommet c'est par là!

Un superbe temple se trouve en haut, avec une vue sur toute la vallée.

J'ai fait un voeu, mais je ne vous dirais pas lequel sinon ça ne marchera pas!

Le soir, on quitte Mandalay pour Bagan en train LOCAL. Par local comprenez voyage de 9h à 1 euro le ticket sur des bancs en bois, des enfants de 12 ans qui fument des cigares sur le siège de derrière, des fenêtres en tôle et une arrivée à 3h du matin dans une gare perdue au milieu de rien.

la souffrance

Ces prochains jours nous visitons les temples de l'ancienne cité de Bagan. La connexion internet au Myanmar est très mauvaise, j'ai du compresser toutes les photos avec Paint pour pouvoir les mettre en ligne, peut-être sont-elles de moins bonne qualité cette fois-ci...

A bientôt!